Les symptômes et le traitement de la coronaropathie
 

Le principal signe de la coronaropathie est une douleur à la poitrine (angine) provoquée par le rétrécissement des artères coronariennes, ce qui réduit l'acheminement de sang oxygéné au myocarde. Dans le cas de l'apparition soudaine des symptômes, des manifestations graves exigent une intervention médicale urgente, car l'occlusion d'une artère provoquera un IDM. La gravité et la fréquence de l'angine reflètent souvent le degré de rétrécissement de l'artère coronarienne et la progression de la coronaropathie. Les autres symptômes sont l'essoufflement (particulièrement associé à l'effort), la fatigue, la nausée et les étourdissements. Une évaluation clinique approfondie est essentielle, de même qu'une évaluation des facteurs de risque cardiovasculaires et la reconstitution détaillée des antécédents médicaux. Les symptômes signalés par le patient sont souvent le reflet de limitations sur le plan de la santé physique et de la capacité de réaliser les activités de la vie quotidienne (AVQ). La fonction ventriculaire gauche (la principale chambre de pompage du cœur), telle que représentée dans une échocardiographie, fournit une évaluation clinique précise de la fonction du myocarde (c'est-à-dire du muscle du cœur). Chez les personnes ressentant une angine grave avec une douleur au centre de la poitrine irradiant jusqu'au bras droit et à la mâchoire, la plupart consulteront un médecin d'urgence, car elles savent qu'une crise cardiaque peut être mortelle. Souvent, les personnes présentant des symptômes intermittents ne consultent pas immédiatement, à moins que ces symptômes nuisent fortement à leurs AVQ. Les patients mettent souvent sur le compte de l'âge ou du stress les récentes situations où ils se sentent plus fatigués qu'à l'habitude. Dans le cas d'une angine atypique (c'est-à-dire une douleur qui n'est pas située au centre de la poitrine), ces patients considèrent leurs symptômes comme étant ceux d'une indigestion. Le début des symptômes constitue souvent la première occasion pour la personne de consulter un médecin afin de traiter et de soulager les symptômes. C'est souvent à ce stade que plusieurs facteurs de risque de la coronaropathie sont formellement diagnostiqués.

L'angine chronique, quant à elle, est généralement associée à l'effort et nécessite la prise en charge continue d'un médecin. L'objectif du traitement de la coronaropathie est d'éliminer les symptômes et de réduire le risque d'un éventuel IDM. Le traitement comprend des modifications au style de vie (diminution de la consommation de gras saturés, augmentation du niveau d'activité physique et arrêt du tabagisme), des traitements pharmacologiques (agents réducteurs de lipides, bêtabloquants et hypotenseurs) et des procédures d'intervention (habituellement une intervention coronarienne percutanée, aussi appelée ICP) qui, lorsque l'artère coronarienne est ballonnée, consistent à insérer une endoprothèse métallique. Le traitement initial de l'angine stable est pharmacologique, mais l'étude COURAGE a démontré les avantages d'une thérapie médicale optimale en conjonction avec une ICP (Shaw et coll. 2008) et une méta-analyse a ensuite révélé les avantages à long terme de cette approche avec l'angine stable (Schomig et coll. 2008). L'intervention chirurgicale la plus courante est l'intervention de pontage aortocoronarien par greffe. Ces interventions consistent à améliorer le flux sanguin dans l'artère coronarienne, mais ce sont les modifications au style de vie et le respect de la médication qui réduisent ou contrôlent les facteurs de risque modifiables. On procède à des interventions chirurgicales pour soulager l'angine et l'essoufflement et pour augmenter la résistance à l'exercice qui améliorera la capacité fonctionnelle et les niveaux d'activité physique, tout en permettant aux patients de mener leurs activités quotidiennes de manière autonome sans la présence de symptôme. Il existe des directives cliniques approuvées de prise en charge de la coronaropathie et des facteurs de risque qui comprennent une réduction du cholestérol, la gestion de l'hypertension artérielle, la promotion d'une meilleure alimentation, l'augmentation de l'activité physique et le maintien du poids santé. Des exemples de ces directives sont offertes par l'American Heart Association de concert avec le American College of Cardiology (site Web AHA/ACC) et la European Society of Cardiology (site Web ESC) sur leurs sites Web respectifs. La gestion des facteurs de risque en tant que composante de la modification du style de vie est fondamentale pour réussir à combattre l'ensemble du problème de la coronaropathie.

Un article récent sur la gestion de la coronaropathie stable a présenté des preuves au regard des traitements actuels, y compris les agents pharmacologiques, l'ICP et l'intervention de pontage aortocoronarien par greffe (Yusuf et coll. 2009). L'une des recommandations clés des auteurs est de fournir les soins les plus adéquats et d'entreprendre une réévaluation clinique si la condition du patient change. Toutefois, ceux-ci ne tiennent pas compte de l'évaluation subjective du patient dans la gestion de la coronaropathie, ce qui constitue une lacune de leur article. Il est sans doute important d'évaluer objectivement l'évolution de la coronaropathie et l'efficacité du traitement grâce à des examens diagnostiques, mais des données subjectives comme des questionnaires sur la QV peuvent aussi fournir une information utile. La signification subjective de la maladie n'a pas été examinée en profondeur et dans une perspective clinique, il est beaucoup plus facile de quantifier le soulagement de symptômes que de se baser sur la QV telle que déclarée par le patient. Cependant, la QV peut révéler une information importante que les données cliniques ne permettent pas d'obtenir.