Les facteurs de risque liés à la coronaropathie
 
Les facteurs de risque associés à la coronaropathie sont bien définis et sont classés en trois catégories : les antécédents, ainsi que les facteurs comportementaux et physiologiques. Les antécédents comprennent les facteurs épigénétiques, une stature réduite, un faible poids à la naissance, le sexe, la classe sociale, la race et l'emplacement géographique. Les facteurs comportementaux consistent en une activité physique réduite, une mauvaise alimentation forte en gras saturés, le tabagisme et le stress. Les facteurs physiologiques associés à la coronaropathie sont l'hypertension artérielle, un taux élevé d'insuline plasmatique et un taux élevé de cholestérol plasmatique. Les causes de la coronaropathie sont multifactorielles et viennent d'une interaction entre ces facteurs de risque. Du point de vue de la maladie, la priorité actuelle va à la réduction des facteurs de risque comportementaux pour prévenir l'IDM et l'ICC. Des modifications à l'alimentation, l'arrêt du tabagisme et l'augmentation du niveau d'activité physique peuvent réduire de manière considérable le risque de développer une coronaropathie et des complications. Il est important de réaliser que ces facteurs de risque comportementaux sont modifiables.
Il importe pour le professionnel des soins de santé d'évaluer les facteurs de risque cardiovasculaire d'une personne. Une étude marquante (l'étude INTERHEART) a démontré que dans la majorité des crises cardiaques, plus de 90 % des risques sont liés à neuf facteurs de risque principaux. Parmi ces facteurs de risque, on comptait notamment le tabagisme, des niveaux anormaux de lipides sanguins, l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité abdominale, un manque d'activité physique, une faible consommation quotidienne de fruits et légumes, une surconsommation d'alcool et un indice psychosocial défavorable (INTERHEART Study investigators 2004). Dans cette étude cas-témoin menée dans 52 pays, les chercheurs ont remarqué que les résultats n'étaient pas influencés par le sexe, l'origine ethnique et l'emplacement géographique. Cette constatation justifie pleinement l'idée selon laquelle ces résultats s'appliquent à tous les groupements de population.
La corrélation entre la coronaropathie et les facteurs de risque est évidente dans d'autres études, plus particulièrement un taux de cholestérol élevé, l'hypertension artérielle et le diabète (Greenland et coll. 2003, Vasan et coll. 2005). Ces trois facteurs de risque augmentent considérablement le risque d'une coronaropathie mortelle (Greenland et coll. 2003). Selon la NHANES II Study, le risque d'IDM est réduit de manière importante chez les personnes qui ne présentent aucun de ces facteurs de risque. En effet, cette étude signale que le risque d'une coronaropathie mortelle est inférieur de 51 % pour les hommes et de 71 % pour les femmes en l'absence de facteurs de risque (en comparaison avec les personnes chez qui les facteurs de risque étaient présents) (Mensah et coll. 2005). Les professionnels de la santé jouent un rôle important dans la réduction des incidents associés à la coronaropathie.
La prévalence des facteurs de risque constitue un défi, ainsi qu'un problème mondial. Des statistiques de l'American Heart Association (AHA) révèlent qu'environ 80,7 millions d'Américains (1 sur 3) vivent avec une forme quelconque de coronaropathie (AHA 2008). Les chiffres pour les États-Unis montrent une prévalence de 73 millions de personnes présentant de l'hypertension artérielle (1 sur 3) et une proportion de 48 % (106 millions) de personnes présentant un taux élevé de cholestérol total (NHANES 2001-04). La forte prévalence de ces facteurs de risque modifiables et le risque associé de coronaropathie appuient le besoin d'évaluer les personnes qui présentent des symptômes laissant entrevoir une coronaropathie non diagnostiquée.