Propriétés électrophysiologiques
des antiarythmiques appartenant
à la famille des bloqueurs de canaux
sodiques
 
Potentiels d'action et flux ioniques
A l'aide d'une microélectrode intracellulaire on peut mesurer la tension électrique (le potentiel) de part et d'autre de la membrane d'une cellule cardiaque. Lors d'une stimulation électrique, on observe un changement caractéristique de ce potentiel de membrane : le potentiel d'action. L'origine de ce potentiel est une succession coordonnée de flux ioniques. Pendant la dépolarisation rapide (phase 0), on observe principalement un influx de courte durée d'ions Na+ à travers la membrane. Ensuite, la dépolarisation est maintenue par un influx temporaire d'ion Ca2+ (ainsi que de Na+) (phase 2, plateau du potentiel d'action PA). Un efflux de K+ est responsable du retour du potentiel de membrane (phase 3, repolarisation) à la valeur de repos (phase 4). La rapidité de cette phase de dépolarisation, dépend de la vitesse à laquelle le potentiel d'action se propage dans les cellules adjacentes du myocarde.
Les flux ioniques transmembranaires s'effectuent à travers des pores protéiques : canaux Na, Ca ou K. En est résumée la façon dont l'état fonctionnel du canal Na varie au cours des différentes phases d'un potentiel d'action.
Propriétés des antiarythmiques
Les antiarythmiques de type bloqueurs des canaux Na empêchent l'ouverture du canal sadique au moment de la stimulation électrique (effet de stabilisation de membrane). Ceci peut avoir pour conséquence: a) La vitesse de dépolansaUon diminue et par làmême l'extension de l'excitation dans le myocarde. La propagation d'une excitation « parasite » devient plus difficile. b) La dépolarisation est totalement bloquée. La formation d'une stimulation pathologique par exemple dans la zone bordant un infarctus est impossible, c) La période avant la génération d'une nouvelle dépolarisation, la période réfractaire s'allonge. Une durée accrue du potentiel d'action (voir ci-dessous contribue à un allongement de ] période réfractaire avec pour consé quence une impossibilité d'une stimulation prématurée et donc du danger de fibrillation.
Mécanisme d'action
Les antiarythmiques, bloqueurs des canaux Na sont comme la plupart des anesthésiques locaux des molécules amphiphiles cationiques. La faible spécificité de structure se reflète en une faible spécificité d'action : ce n'est pas seulement la fonction du canal sadique qui peut être altérée, mais aussi celles des canaux calciques et potassiques. Par conséquent, les antiarythmiques cationiques amphiphiles perturbent non seulement la dépolarisation mais aussi la phase de repolansation. Selon la substance, la durée du potentiel d'action pourra être allongée (classe IA), raccourcie (classe IB) ou demeurer constante (classe IC).
Les antiarythmiques de ce type sont IA : quimdme, procainamide, almaline, disopyramide, propafénone ; IB : lidocaine, mexilétine, tocaimde ainsi que phénytome ; IC : flécamide.
On rangera dans la classe III l'amiodarone ainsi que le sotalol, un p-bloquant qui déclenchent de façon spécifique un allongement de la durée du potentiel d'action avec une faible action sur la vitesse de dépolarisation.
Notons que les (β-bloquants font partie de la classe II et que les antagonistes calciques, vérapamil et diinazem constituent la classe IV.
Utilisation thérapeutique
Compte tenu de Vétroitesse de la fenêtre thérapeutique, ces antiarythmiques ne seront utilisés que lorsque les altérations du rythme sont tellement marquées qu'elles altèrent la fonction de pompe du cœur, ou bien lorsque surviennent d'autres complications. L'association de plusieurs antiarythmiques est rare. Certains produits comme par exemple l'amiodarone sont réservés à des cas particuliers.
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