Substituts du plasma
 

Une perte de sang importante peut entraîner une défaillance circulatoire ou choc, susceptible de mettre en danger la vie du patient. Le danger provient moins de la perte des érythrocytes, c'est-à-dire du transport d'oxygène que de la diminution du volume sanguin.

Pour remédier au risque de choc hypovolémique, il est nécessaire d'augmenter le volume circulant. Dans le cas où la perte de sang n'est pas trop importante, la perfusion d'une solution d'un substitut du plasma est suffisante. Le plasma sanguin se compose en principe d'eau, de sels et des protéines plasmatiques. Un substitut du plasma n'a pas cependant besoin de contenir des protéines. Les macromolécules (colloïdes) conviennent comme substitut car elles ont des propriétés voisines de celles des protéines plasmatiques :

  1. elles diffusent mal hors du lit vasculaire et sont difficilement filtrées au niveau glomérulaire,
  2. elles lient les sels dissous et l'eau en raison de leurs propriétés de colloïdes osmotiques.

Elles sont donc capables d'assurer pendant de nombreuses heures un remplissage durable du système circulatoire. D'un autre côté, les colloïdes doivent pouvoir malgré tout être complètement éliminés par l'organisme.

Comparés au sang total ou au plasma, les substituts du plasma ont plusieurs avantages : ils sont d'une utilisation plus aisée et moins onéreuse, plus faciles à stocker, et ne contiennent aucun virus susceptible de provoquer une infection comme le HIV ou le virus de l'hépatite B.

Trois colloïdes sont utilisés aujourd'hui comme succédanés du plasma : deux polysaccharides, le dextran ou l'amidon modifié, et un polypeptide, la gélatine.

Le dextran est un polymère d'origine bactérienne composé de molécules de glucose enchaînées en 1 → 6 (au lieu de 1 → 4 comme normalement). Les substituts de plasma disponibles sur le marché contiennent des solutions de masse moléculaire comprises ent 60000 (dextran 60) et 40000 (dextran 40 de petit poids moléculaire D.). La longueur de chaîne de chaque molécule varie cependant de façon im portante. Les plus petites des molécule de dextran peuvent encore être filtrée» au niveau glomérulaire et sont lentement éliminées par le rein ; les molécules plu, grosses sont phagocytées par les cellules du système réticulo-endothélial et dégradées. En dehors de la compensation des pertes de sang, les solutions de dextran servent également à des opérations d'hémodilutions dans certains troubles circulatoires.

Il faut également signaler que le dextran de petit poids moléculaire, au contraire du dextran 60, peut diminuer directement la tendance des érythrocytes à l'agrégation par une modification de leurs propriétés de surface. Pendant une administration de longue durée, et compte tenu de l'élimination plus rapide des petites molécules par le rein, les molécules de grande taille s'accumulent de telle sorte que se constitue dans le sang au cours du temps une population de molécules de masse moléculaire moyenne toujours plus élevée.

Les effets secondaires les plus importants dérivent du caractère antigénique des dextrans et correspondent à une réaction anaphylactique.

L'hydroxyéthylamidon est dérivé de l'amidon. Compte tenu de la présence des groupes hydroxyéthyl, il sera hydrolyse plus lentement et persiste plus longtemps dans le sang que ne le fait l'amidon. L'hydroxyéthylamidon possède les mêmes propriétés pharmacologiques et les mêmes utilisations thérapeutiques que les dextrans. Un effet secondaire particulier est la survenue de démangeaisons qui peuvent persister longtemps.

Gélatine : elle se compose de chaînes peptidiques hydrophiles, dérivées du collagène. Elle est utilisée comme succédané plasmatique mais cependant pas pour une hémodilution dans le cas de troubles circulatoires.

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